Note d’intention
L’idée de cette conférence est née d’une recherche au long cours (2012-2020) en immersion en milieu hospitalier autour de la question de la réappropriation sensible du corps par les patients et les soignants.
Au fils de ses expériences et de son observation des corps en réhabilitation, Sylvère Lamotte est de plus en plus fasciné par les moyens du corps et sa puissance d’agir. Comment un être décide d’absorber la faille et de grandir autour, au travers d’un traumatisme.
C’est au cours de ces recherches In Situ mêlant corps en réhabilitation et personnel soignant que le travail de collecte de récits de corps et de mémoires corporelles commence à résonner avec les créations de la compagnie.
C’est ce matériau, vécu et assimilé par couches successives à travers le temps, laissant apparaître un espace vibratoire et sensible entre les corps, qui inspire grandement sa dernière création Tout ce Fracas (2021). Avec cette pièce, Sylvère souhaite approcher l’universalité des corps face à la vulnérabilité pour la mettre en résonance avec chacun d’entre nous.
De ce cycle de recherche, Sylvère Lamotte sort bouleversé. Profondément changé dans sa manière même de créer et de danser. Cette conférence prolonge les axes de réflexion qui traversent encore le jeune chorégraphe à ce jour.
Qu’est-ce qui fait que je danse ? Qu’est-ce qui nous relie profondément en tant qu’humain ? Plutôt que de se rassembler autour des valeurs de performance et de perfection, peut-on reconsidérer les notions d’imprévus, d’accident et de défaillance ? Danser la faille, sublimer les cassures plutôt que de les masquer serait possiblement danser l’universalité.
Pour ce moment de partage Sylvère Lamotte s’entoure de Magali Saby, danseuse en situation de handicap rencontrée pour la pièce Tout ce fracas. Alors que leurs deux parcours semblent les opposer c’est bien autour d’une vibration commune qu’ils se rejoignent. Les deux danseurs, à la manière de funambules, dansent sur une ligne. Une ligne de faille qui se transforme en ligne de force. A l’intérieur de cet espace sensible qu’ils dessinent, le duo nous invite à revoir notre rapport à la fragilité et à l’écho qu’on lui donne.
P R E S S E
” Une conférence dansée emplie d’humour et de délicatesse, qui sublime les failles plutôt que de les cacher, et qui nous amène à reconsidérer nos regards sur les cassures et les fragilités. ” Delphine Baffour- La Terrasse
” Instants de grâce. Le temps est suspendu. Sylvère Lamotte et son interprète Magali Saby entrent sur scène. Lui est
grand fort, elle fragile sur son fauteuil roulant. Mais ne vous y trompez pas, malgré son handicap, elle va vous saisir par sa volonté, sa grâce et sa générosité. Née de leur rencontre suite à des ateliers menés par le chorégraphe en milieu hospitalier, cette conférence dansée fait suite à la création, Tout ce fracas, que nous avions vu à la Maison de la Culture de Nevers, où l’artiste est associé. L’objectif n’est pas tant d’expliquer le geste chorégraphique, mais bien de mettre en lumière les coulisses de ce spectacle hors norme. Entre Sylvère et Magali, la complicité et la tendresse sont palpables. Elles se nichent dans un porté, dans une manière de rouler ensemble de glisser d’une figure à l’autre. Très prévenant, il l’entoure. Battante, acharnée, elle l’inspire. Parfois le visage se crispe, le mouvement est fragile. Mais c’est debout sans faillir qu’elle se tient. Et en une éclipse, un sourire radieux illumine ses traits. Le public est conquis, emporté vers cet ailleurs de tous les possibles. Danseuse, elle l’est sans aucun doute …. Chapeau, l’artiste!” Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – l’Oeil d’Olivier
“ (….) lorsqu’on voit que Magali Saby s’avance vers nous dans son fauteuil roulant et que Sylvère Lamotte, en Tshirt blanc, véritable armoire à glace face à cette frêle comédienne et – disons-le, c’est net – danseuse! on sait qu’il peut – et qu’il va! – se passer quelque chose … Et, entre le descriptif des actions que ces deux-là mènent dans des centres de soins, des lieux de rééducation … de la danse … une magnifique ode à la résilience, des portés magnifiques, une Piéta surgis dans le soulèvement de Magali par Sylvère qui prend délicatement le bras et la jambe de sa partenaire dans une douceur qui n’occulte pas la force du geste, pourtant … On sort de là avec une émotion qui vous traverse tant on est en capacité d’évaluer leurs efforts (après 10 opérations pour elle !), le temps pour arriver à cela, la force de ces deux à s’apprivoiser … Dans ce brouhaha d’Avignon, c’est une pépite à ne pas manquer …
D’ailleurs, Ils présentent leur pièce « Tout ce fracas» le 15 juillet à Contre-courant, sur l’ile de la Barthelasse, allez-y, c’est si beau !” Emmanuel Sérafini – le Bruit du off
Dialogues puissants à la Belle Scène Saint-Denis
La dernière pièce est une conférence de Sylvère Lamotte qui, depuis 2012, mène en parallèle créations et immersions en milieu hospitalier et de soins. Jusqu’à Tout ce fracas en 2021, où Magali Saby, danseuse en situation de handicap, rejoint son équipe. Le lien entre eux deux est éblouissant de connexion. Elle se présente à nous avec son fauteuil roulant et, très vite, il va disparaître. Sylvère Lamotte aime plus que tout, les danses les plus courbes et il fait d’elle son étoile. Ses portés majestueux la transforment en oiseau, elle qui ne peut pas courir. La pièce, présentée en extraits, alterne conférences et mouvements, jusqu’à la « verticalisation ». Intense et superbe.” Amélie Blaustein Niodam – Toute la culture
” Une pièce d’une beauté rare; une danse à l’opposé de la performance, de la virtuosité. “ Muriel Maalouf, RFI
” Un moment de grâce.” Christophe Candoni et Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Création 2023
Chorégraphie et textes Sylvère Lamotte
Interprètes Magali Saby et Sylvère Lamotte
Co-productions Micadanses et le Maïf Social Club à Paris Février 2023
DISTRIBUTION
En tant que danseuse et comédienne, Magali Saby a collaboré à plusieurs projets internationaux orientés vers la danse contemporaine et le théâtre. Elle collabore notamment avec Jérôme Bel, Roméo Castellucci, Jean-Claude Gallotta, Stefan Hahn, Johan Amselem, Eric Languet, Leïla Da Rocha et Patrick Dupont. En 2019, elle fait la rencontre de Sylvère Lamotte pour la pièce Tout ce fracas. Désireuse de se perfectionner, elle s’est formée en effectuant des stages/laboratoires auprès de chorégraphes et compagnies internationales. En 2017, elle décide de fonder l’une des premières académies artistiques qui milite pour la reconnaissance professionnelle des artistes en situation de handicap en France.
Danser la faille : la danse avec les mots de Sylvère Lamotte et Magali Saby au MAIF Social Club
Ils se sont rencontrés à l’occasion de Tout ce fracas, précédente création de Sylvère Lamotte. À la faveur d’une invitation de Micadanse et du MAIF Social Club pour le Festival Faits d’Hiver, ils ont imaginé une conférence dansée pour tenter de répondre à cette question : « qu’est-ce qu’un corps dansant ? »
Sylvère Lamotte travaille dans les hôpitaux avec des personnes en situation de handicap. Magali Saby est une danseuse ayant travaillé avec les plus grands chorégraphes. Il suffirait de s’arrêter à cela sans rien préciser d’autre mais l’existence même de cette conférence rappelle qu’il ne va pas de soi d’aller non pas outre mais avec le handicap. Elle donc, danseuse en situation de handicap physique et lui, chorégraphe spécialiste de danse contact, ont imaginé cette conférence dansée étonnante et ludique.
Lors des parties « conférences », entrecoupées de moments dansés, Sylvère Lamotte semble égrainer des références érudites, comme on réciterait un chapelet pour conjurer le mauvais sort. Mais les psychanalystes convoqués ainsi que la phénoménologie de Maurice Merleau- Ponty, pour définir les différentes acceptations du toucher, participent avec des moments biographiques émouvants à une entreprise plus large : toucher avec les mots les spectateurs complices.
Danser la faille : la danse avec les mots de Sylvère Lamotte et Magali Saby au MAIF Social Club
Les danseurs se sortent bien de l’exercice « récitation » et Magali Saby, lorsqu’elle lâche ses notes pour évoquer son parcours, rayonne et captive. Les moments dansés viennent compléter les moments parlés et les images mentales qu’ils évoquent. De l’échauffement, appelé le « sas », aux moments de lâcher prise ou de tensions, les danseurs, débarrassés de leurs feuilles et fauteuil, prolongent dans le mouvement des corps celui des mots. Et voilà le corps dansant : il se manifeste dans ces failles, ces difficultés à dire sa pratique lors d’une prise de parole, cette fragilité à danser cela.
Le corps dansant, c’est alors peut-être celui qui donne au verbe son sens, son épaisseur. Et l’évocation du parcours médical de Magali Saby s’épaissit à la vue de ce corps si fluide et présent, se lovant comme de l’eau sur le corps de Sylvère Lamotte. Tout prend sens et tout s’efface. Par un chemin des mots aux corps, du savant au sensible, nous sommes amenés, forts d’un bagage intellectuel certain, à nous défaire de tout cela pour à, notre tour, porter une attention toute particulière à ce mouvement qui nous est proposé. Danser avec la faille, comme le font l’un après l’autre les danseurs pour clôturer ce spectacle, c’est sans doute cela : prendre appui sur l’épaisseur des récits pour prendre le risque du mouvement.
Posted By Jonathan Chanson, 8 février 2023SOUTIENS
Production : Compagnie Lamento
Co-productions : La Maison/Nevers, scène conventionnée Art en territoire, Essonne Danse, La Maison des Arts et de la Culture de Créteil, L’Entracte, scène conventionnée Art en Territoire de Sablé-sur-Sarthe
Soutiens : La MC2 à Grenoble, Visages du Monde à Cergy, le CDN Tréteaux de France, l’Espace Culturel le Reflet à Saint-Berthevin, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne Rhône-Alpes, Ministère de la Culture et de la Communication, le département de l’Isère, la ville de Grenoble et l’ADAMI.
Sylvère Lamotte est artiste associé à la Maison/Nevers, scène conventionnée Art en territoire.
La compagnie est en résidence artistique en Isère dans le cadre du dispositif triennal du département et de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné. Elle est également en résidence au sein d’Essonne Danse et associée à la Rampe- La Ponatière Echirolles, Scène Conventionnée Art et Création danse et musiques.