Note d’intention
Cette nouvelle création figure le corps comme infiniment pluriel et indéfiniment plastique, envisagé dans son rapport au temps et à la mémoire. Dans la continuité d’un projet chorégraphique concentré sur la question du toucher, sur la façon dont un contact est toujours ouverture à l’autre, Écho d’un infini entend dépasser la conception de l’enveloppe corporelle comme simple contenant pour mieux pouvoir appréhender la richesse de son contenu.
La pièce est pensée pour trois duos, et une scénographie épurée. L’idée est de revenir à la relation double ou duelle après avoir éprouvé dans Les Sauvages les échanges au sein d’un groupe de cinq hommes. Entre intimité et frontalité, cette configuration permet d’explorer l’interstice d’une relation minimale et de rendre compte de l’espace vibratoire qui s’y crée. Le premier infini dont il s’agit renvoie à l’indétermination de cette rencontre, aux multiples histoires vécues ou encore à vivre, aux façons dont l’autre nous affecte et nous altère. Loin de n’être qu’une contrainte, ce dernier agit comme un révélateur de cette immensité des possibles.
À un deuxième niveau de lecture, la pièce interroge la mémoire des corps à travers le temps. D’âges divers, les interprètes sont chacun chargés d’histoires personnelles dont la plasticité de leurs corps conserve les traces. La pièce met en avant ces différences d’évolutions physiques et la manière dont les expériences de vie passées continuent de résonner au présent. Il s’agit même de convoquer l’hérédité génétique, de convoquer les mémoires ancestrales logées au cœur de nos ADN, pour toucher à ce qui nous hante, à ces fantômes corporels. Contre la vision du corps neutre, la pièce cherche à éprouver l’infinie plasticité de nos corps sédimentés.
Florian Gaité
Création 2019
Conception et chorégraphie Sylvère Lamotte
Interprètes Brigitte Asselineau, Marie-Julie Debeaulieu, Paco Dècina, Jean-Charles Jousni, Sylvère Lamotte, Jean-Yves Phuong
Composition musicale Frédéric Malle, avec la voix de Lancelot Lamotte
Création lumières Laurent Schneegans
Costumes Céline de Selva
Assistant Jérémy Kouyoumdjian
Regard extérieur Catherine Diverrès
DISTRIBUTION
Elle étudie les techniques Graham, Limon et Nikolaïs avec Christine Gérard avant de rejoindre le CNDC d’Angers en 1980 dirigé par Alwin Nikolaïs. Auprès d’Anne Koren, Jean Pomarès et Ruth Barnes, elle étudie la technique Cunningham. Elle est interprète auprès de Christine Gérard (1982-2001), Daniel Dobbels (1983-2009 ), avec lequel elle cofonde la compagnie De L’entre-deux en 2000, Odile Duboc (1991-2011), Nathalie Collantes, appréciant les collaborations longues en prenant le temps d’approfondir les langages. Diplômée d’Etat, elle donne une place importante à l’enseignement et à la transmission en direction des professionnels et des amateurs (Centre national de la danse, Conservatoire de La Rochelle, Ecole Nationale d’Art de Cergy-Pontoise, Centres Chorégraphiques Nationaux de Belfort et de Tours, CDC Toulouse, Coline, Paris 8, APCC…) À l’invitation du ministère de la culture, elle chorégraphie une variation pour l’Examen d’Aptitude Technique. Elle présente aussi en solo ou avec d’autres danseurs des conférences dansées : Mon sujet et Non-dit (2004-2005) spectacle composé d’extraits de pièces chorégraphiques de Odile Duboc, Nacéra Belaza, Daniel Dobbels et Serge Ricci. Depuis 2006, elle établit une nouvelle collaboration avec l’univers de Serge Ricci. Elle danse dans Je n’ai pas voulu mourir, Des arbres sur la banquise, Au bord de l’oubli et L’aire du temps. En 2008, elle a obtenu une bourse de la DMDTS pour un projet de recherche pédagogique intitulé Tissage et parentèle. De 2009 à 2014 elle a été en résidence longue à Art Danse CDC Bourgogne. Elle a été artiste associée aux Quinconces-L’espal pendant 7 ans. Elle a signé de nombreuses créations chorégraphiques amateurs à L’espal depuis 15 ans. Depuis 2016, elle est interprète dans la dernière création de Tatiana Julien Initio. Elle fait maintenant parti des « artistes compagnons » des Quinconces L’espal. Avec des danseurs amateurs bourguignons elle crée le groupe « Les Cheminants » En 2019 elle sera interprète dans la nouvelle création de Sylvère Lamotte L’Echo d’un infini et participera à un événement autour de Merce Cunningham.
Elle se forme au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et obtient son diplôme de danseuse-interprète en 2008. La même année, elle rejoint le chorégraphe Ramon Oller à Barcelone pour les créations Madame Butterfly et Bendita. En 2009 elle participe à la création contemporaine de La Symphonie Fantastique et Lélio de Berlioz, mis en scène par Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil (Le Lab) avec l’orchestre des Champs-Elysées. Elle travaille également avec la Cie l’Echappée de Frédéric Lescure pour le projet Moqueuses. Depuis 2010 elle collabore avec la Cie Pal Frenak sur de nombreux projets en tant que danseuse et assistante à la chorégraphie à Budapest et en Europe centrale. Elle collabore également avec l’artiste numérique Emmanuelle Grangier, et le roboticien Arnaud Revel pour le projet Link Human/Robot #1Territoires présenté avec le robot Nao au Festival d’Enghien-les-Bains Futur en seine. En 2015 elle rencontre François Veyrunes pour le projet Chair Antigone et poursuit sa collaboration en 2017 avec Sisyphe Heureux. Titulaire du Diplôme d’Etat en danse contemporaine, elle anime régulièrement des ateliers de danse à La Maison de Solenn, pour des adolescents en difficultés et mène de nombreux projets danse en milieu scolaire.
Né le 8 janvier 1986 à Brest, Jean-Charles Jousni étudie la danse contemporaine et classique à l’ENMDAD de Brest de 2004 à 2006. Entre temps, il travaille avec la compagnie Moral Soul d’Herwan Asseh. De 2006 à 2007, il étudie à l’ESDC – Rosella Hightower dans laquelle il intègre le Cannes Jeune Ballet sous la direction de Monique Loudières. En 2007, il rejoint le GUID (Droupe Urbain d’Intervention Dansée) du Ballet Preljocaj et depuis 2008 il intègre le Ballet Preljocaj CCN d’Aix-en-Provence au sein duquel il participe entre autres à Roméo & Juliette, Noces, Helikopter… En 2014, il crée avec Emilie Lalande la compagnie (1)Promptu à destination du jeune public. Depuis 2017, il collabore avec Sylvère Lamotte pour la Cie Lamento.
Né en 1987, Sylvère Lamotte se forme à la danse contemporaine au Conservatoire national de Région de Rennes, puis au Conservatoire national de Danse de Paris. En 2007, alors en dernière année au Junior ballet, il intègre le Centre chorégraphique d’Aix-en-Provence au sein du GUID (Groupe Urbain d’Intervention Dansée), programme initié par le Ballet Prejlocaj. Curieux des univers de chacun, ouvert à diverses influences, Sylvère Lamotte travaille en tant qu’interprète auprès de chorégraphes aux univers variés : Paco Decina, Nasser Martin Gousset, Marcia Barellos & Karl Biscuit, Sylvain Groud, David Drouard, François Veyrunes, Alban Richard, Perrine Valli et Nicolas Hubert. Nourri de chacune de ces expériences, de chacun de ces langages, il en retient un goût pour la création collective et le mélange des influences. Il fonde en 2015 la compagnie Lamento au sein de laquelle il explore, en tant que chorégraphe et interprète, ses propres pistes de travail. Particulièrement attaché à la danse contact, Sylvère Lamotte expérimente notamment les moyens d’en faire varier les formes. Cette même année, il crée le duo (+ un musicien) Ruines, puis le quintette Les Sauvages (2017).
Il débute ses études chorégraphiques au conservatoire de Bobigny. Il approfondit sa recherche de technicité au sein de l’Ecole nationale supérieure de danse de Marseille puis au Jeune Ballet de l’École de danse de Cannes Rosella Hightower. Parallèlement à ses études, il travaille avec la compagnie Karine Saporta pour une création présentée au Festival Suresnes Cités Danse. En 2014, il intègre la compagnie Linga en tant qu’interprète pour la création Tabula et la pièce Concerto, deux pièces qui marquent son questionnement du rapport à l’objet. Curieux des liens qui peuvent se créer entre les différents arts du spectacle, il travaille pour de grandes maisons d’opéra, tel que le Théâtre du Châtelet ou encore l’Opéra de Paris, où il a la chance de rencontrer les chorégraphes telles que Maud le Pladec et Raphaëlle Boitel. S’ouvrent ensuite à lui les horizons du nouveau Cirque. En 2017, il intègre la compagnie Yoann Bourgeois (CCN de Grenoble).
Paco Dècina est né à Naples. Il découvre la danse avec la rencontre du chorégraphe américain Bob Curtis qui va l’initier aux techniques afro-cubaines. À Rome, il travaille la danse classique avec le chorégraphe Vittorio Biagi. Il se rapproche de la danse contemporaine et travaille les techniques américaines. En 1986, il fonde la compagnie Post-Retroguardia. Circumvesuviana – du nom du train desservant les villages au pied du Vésuve – est présenté en 1988. En 1995, il met en scène Macbeth de Verdi pour le Teatro comunale de Florence. En novembre 1996, Paco Dècina met en scène Le Marin de Fernando Pessoa, une expérience à la fois théâtrale et chorégraphique, puis organise trois soirées d’hommage à Christian Ferry-Tschaeglé. C’est alors qu’il crée le solo Infini. Entre 1997 et 1999, il crée Cinq passages dans l’ombre, ou Trasparenze, sur une scénographie réalisée avec la photographe Lee Yanor, une courte pièce, Veli, et une pièce pour six danseurs, Huà, un homme vivant face à un homme mort. Entre 2001 et 2002, il crée Summa Iru et Non era giorno, non era notte. Il prépare ensuite Soffio, (souffle). En mai 2006 il crée Chevaliers sans armure en duo avec Valeria Apicella et en février 2007 Indigo. En 2009 il crée femmes regardant à gauche pièce pour sept danseurs. En 2010 il crée Sotto Sopra, œuvre pour sept danseurs, suivi en 2011 de Non Finito. Il crée aussi Waiting, waiting for… the Night! En 2012, il crée Précipitations. Et au cours de 2013, il initie un projet artistique mélangeant voix et danse. Inspiré de la légende, Arthur est une pièce chorégraphique et musicale où la musique baroque tutoie la danse contemporaine.
Collaborateurs
Né en 1985, Jérémy étudie au CNSMD de Lyon pendant 4 années en section danse contemporaine, aborde notamment les répertoires de Pina Bausch, Jean-Claude Ballotta et Jean-Christophe Maillot, et crée une pièce pour le Jeune Ballet de Lyon avec le chorégraphe Cyril Viallon. Dès sa sortie du conservatoire, il intègre le GUID d’Angelin Preljocaj, ainsi que les projets de Sylvain Groud et Frédéric Lescure. Il multiplie ses collaborations pour enrichir sa carrière de danseur interprète et rejoint notamment les projets de David Drouard, François Veyrunes, Ingrid Florin, Tommy Pascal, Paco Decina et prochainement Russel Maliphant. Il rejoint la Cie Lamento en 2014 pour sa première pièce, Ruines.
Diplômé du SOPHIAPOL de l’université Paris Ouest Nanterre, il a soutenu sa thèse L’art et la schize du sujet. Plasticités contemporaines en 2013, sous la direction de Catherine Malabou. Ses travaux croisent théorie de l’art, psychanalyse et sciences du vivant, notamment à partir du concept de “plasticité” et des problématiques relatives à l’affect. Depuis 2016, il est chercheur rattaché à l’Institut ACTE (Sorbonne Paris 1-CNRS), dans l’équipe “art / sciences”. Critique, membre de l’AICA, il travaille dans les domaines des arts plastiques et vivants (danse, performance) pour la presse écrite (Art press, paris-art, inferno…) et la radio (France Culture / La Dispute). Il endosse parfois le rôle de curateur (maison des arts de Malakoff, Perception park, point éphémère…) et de conseiller en dramaturgie. Depuis 2016, il est chargé de cours aux Universités Lille III et Paris VIII, enseignant invité à l’ESADTPM (Toulon). Il a également été co-directeur d’un séminaire au Collège International de Philosophie (avec Pauline Colonna d’Istria). Il anime enfin les “Réunions publiques” au Théâtre La Commune-CDN d’Aubervilliers.
Musicien spécialisé dans le spectacle vivant. Son activité s’articule autour de deux principaux domaines : la production de bandes son, et les performances live. Il a une double formation technique : ingénieur enélec-tronique (Ecole Nationale Supérieure de l’Electronique et de ses Applications), et ingénieur du son (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris). À la fin de sa formation, Fred Malle rencontre le saxophoniste Luc Rebelles et ils forment le groupe « Luniksproject ». Fred se met alors au milieu de musiciens improvisateurs avec une console, un sampler, et des effets audio. L’album “Luniksproject” sort en 2006 sur le label Marge Futura. Suite à Luniksproject, Fred Malle crée le logiciel Lagvoid, sorti en 2014, et actuellement dans une nouvelle phase de développement. Également régisseur son, Fred rencontre le chorégraphe Paco Dècina qui lui confie en 2008 la réalisation de la bande son du spectacle Fresque, femmes regardant à gauche, puis de ses spectacles suivants. Fred Malle travaille également avec Christine Bastin, Lorraine Gomès, Kimiho Hulbert, La compagnie Yma (Orin Camus et Chloé Hernandez), Virginie Quintaux et Sylvère Lamotte.
Laurent Schneegans débute en 1983 comme régisseur lumière et régisseur général de tournée. À partir de 1996, il se consacre entièrement à la création et réalise des éclairages pour le théâtre, la danse, l’opéra et le spectacle de rue. Il travaille notamment au théâtre avec Guy Pierre Couleau (Marilyn en chantée de Glover, Les Mains sales de Sartre, Les Justes de Camus, La Fontaine aux saints et Les Noces du rétameur de Synge, Hiver de Harris, Maître Puntilla et son valet Matti de Brecht, Désir sous les ormes d’O’Neill, Guitou de Melquiot, Don Juan revient de la guerre de Horvath), Edmunds Freibergs (Oncle Vania de Tchekhov), Brigitte Jaques-Wajeman (La Marmite et Pseudolus le truqueur de Plaute, L’Odyssée d’Homère), Paul Desveaux (La Cerisaie de Tchekhov, Pollock et Pearl de Melquiot), Sylvain George (Et nous brûlerons une à une les villes endormies). En danse, il collabore avec les chorégraphes Paco Dècina, Lionel Hoche, Hervé Robbe, Alexandra N’Possee, Tango Ostinato, Valéria Appicella, Thomas Chaussebourg, Helge Letonja. Il a créé les lumières du premier opéra de Laurent Cuniot, Des pétales dans la bouche. Également photographe, il réalise depuis 2007 les photos des spectacles qu’il met en lumière.Lors de la Nuit blanche à Paris en 2010, il présente une installation lumière autour du pendule de Foucault, baptisée Luminance d’éclipses vives.
TEASER
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Revue de presse
Cette nouvelle création figure le corps comme infiniment pluriel et indéfiniment plastique, envisagé dans son rapport au temps et à la mémoire. Dans la continuité d’un projet chorégraphique concentré sur la question du toucher, sur la façon dont un contact est toujours ouverture à l’autre, Écho d’un infini entend dépasser la conception de l’enveloppe corporelle comme simple contenant pour mieux pouvoir appréhender la richesse de son contenu.
La pièce est pensée pour trois duos, et une scénographie épurée. L’idée est de revenir à la relation double ou duelle après avoir éprouvé dans Les Sauvages les échanges au sein d’un groupe de cinq hommes. Entre intimité et frontalité, cette configuration permet d’explorer l’interstice d’une relation minimale et de rendre compte de l’espace vibratoire qui s’y crée. Le premier infini dont il s’agit renvoie à l’indétermination de cette rencontre, aux multiples histoires vécues ou encore à vivre, aux façons dont l’autre nous affecte et nous altère. Loin de n’être qu’une contrainte, ce dernier agit comme un révélateur de cette immensité des possibles.
À un deuxième niveau de lecture, la pièce interroge la mémoire des corps à travers le temps. D’âges divers, les interprètes sont chacun chargés d’histoires personnelles dont la plasticité de leurs corps conserve les traces. La pièce met en avant ces différences d’évolutions physiques et la manière dont les expériences de vie passées continuent de résonner au présent. Il s’agit même de convoquer l’hérédité génétique, de convoquer les mémoires ancestrales logées au cœur de nos ADN, pour toucher à ce qui nous hante, à ces fantômes corporels. Contre la vision du corps neutre, la pièce cherche à éprouver l’infinie plasticité de nos corps sédimentés.
Florian Gaité